Avec OPC 40501-1, une première spécification technique pour les machines-outils est disponible dans le cadre de l'UMATI (universal machine technology interface). Qu'est-ce que cela signifie ?
Adam Gontarz : La spécification fait partie de la norme OPC-UA et régit la modélisation des données pour les systèmes de production industriels. La norme définit un langage uniforme pour la description des données et des informations dans l'environnement industriel. L'avantage réside dans le fait que l'on vise ici une solution de connectivité universelle, qui permet en principe une mise en réseau de toutes les machines et de tous les fabricants.
Où en est actuellement la norme ?
La première partie de la norme est déjà publiée (publique). Les 12 cas d'application standard (use cases) y sont déjà définis. Les premiers fabricants ont déjà pu utiliser la norme, la mettre en œuvre efficacement et la valider sur le terrain. Il existe également déjà des tableaux de bord et d'autres applications basées sur ce standard. Les travaux actuels du comité de développement peuvent être divisés en trois orientations stratégiques :
- Connectivité de la périphérie : comment les sous-systèmes, tels que les bras robotisés ou les dispositifs d'aspiration, peuvent-ils être connectés à la machine ?
- KPIs/reporting avancés : la machine ou l'installation sera capable de calculer de manière autonome ses performances, par exemple en termes d'efficacité ou de consommation d'énergie.
- KPI pour le patrimoine : comment les anciennes machines déjà en service peuvent-elles être reliées à la nouvelle norme ?
Qu'est-ce qui est déjà possible aujourd'hui dans l'application ?
UMATI est aujourd'hui une solution relativement simple pour relier des installations à un système de surveillance de la production et permettre ainsi un reporting de haut niveau. Cela permet par exemple au responsable de production d'avoir une vue d'ensemble des processus de production via un tableau de bord. Sans UMATI, cela est également possible, mais l'effort serait beaucoup plus important.
Lors des travaux menés dans le cadre d'UMATI, on s'est mis d'accord sur 12 cas d'utilisation pertinents. Ces cas d'utilisation décrivent concrètement et de manière très détaillée ce que l'on peut faire avec les données produites. Un tel cas d'utilisation standard peut ensuite être adapté et étendu aux besoins individuels.
Mais le potentiel est bien plus grand.
À savoir ?
Tous les standards qui existaient jusqu'à présent n'avaient que cette capacité : ils pouvaient lire les données. Avec OPC UA, il est désormais possible d'écrire également. Si la machine envoie des données qui nécessitent une intervention, on peut donner des instructions à l'installation. Mais pour l'instant, cette fonction Write n'est pas encore utilisée.
Quelles entreprises devraient s'intéresser à ce sujet ?
Je le recommande à toutes les entreprises du secteur des techniques de production : utilisateurs, fabricants, intégrateurs, mais aussi bien sûr les associations, qui devraient comprendre et promouvoir l'UMATI - il s'agit d'un élément essentiel pour la mise en œuvre effective des applications de l'industrie 4.0.
Dans la pratique, où se situent les plus grands défis pour les entreprises ?
Il est difficile d'adapter ces applications aux besoins individuels, de sorte qu'elles puissent générer un avantage effectif pour le client. Nous connaissons aussi des fabricants de machines qui disent que notre client ne le demande pas actuellement. Mais le problème, c'est que si cela change un jour et que le fabricant ne se penche sur le sujet qu'à ce moment-là, il lui faudra en général entre 9 et 12 mois pour l'implémenter.
Les compétences informatiques nécessaires constituent également un défi. La mise en réseau des systèmes de production est une affaire complexe. Il faut soit acheter le savoir-faire supplémentaire, soit former les collaborateurs en conséquence.
D'autres thèmes critiques sont la sécurité des données ou encore l'hétérogénéité des machines et des systèmes, lorsqu'ils proviennent de différents fabricants qui utilisent des interfaces et des protocoles différents.